EXPULSION DU CAMP DU CANAL :
POUR NE PAS DORMIR À LA RUE UNE CINQUANTAINE DE PERSONNES SQUATTENT UN BÂTIMENT VIDE
Ce matin, le campement du canal en place depuis trois semaines a été démantelé par les autorités. Environ 130 abris de fortunes ont été broyés dans des camions poubelles. Les personnes sur place n’ont pas pu récupérer leurs affaires, tentes, couvertures, matelas… les maigres effets qui leur permettent de survivre dehors. La bourgmestre de Molenbeek, Catherine Moureau, affirme qu’une solution de relogement pérenne a été trouvée pour toutes les personnes qui dormaient le long du canal. C’est faux. Ce soir, environ 50 personnes risquaient de dormir de nouveau dehors, sous la neige, encore une fois persécutés puis délaissés par les pouvoirs publics. Cette fois-ci, ils n’ont ni tentes, ni sacs de couchage, ceux-ci ayant été confisqués.
La commune ne tolère pas de campement, expulse les personnes qui survivent dans la rue, détruit leurs affaires et propose une solution de relogement pour une partie seulement des personnes évacuées. Les plus de 50 personnes qui, pour la plupart, dorment à la rue depuis des mois se retrouvent de nouveaux jetés dehors.
Catherine Moreau avait entamé dans des négociations avec les soutiens des personnes qui dormaient au canal pour reloger le reste des gens. A 18 heures, les soutiens restent sans réponse alors que la nuit tombe. Aucune solution ne sera finalement offerte aux personnes expulsées.
Face à cette situation, des citoyens s’organisent. Les 50 personnes se sont installés pour la nuit dans un hangar abandonné. Ce bâtiment n’est qu’un toit pour tenter de rester au sec. Pas de chauffage, pas d’eau, pas d’électricité. Voilà les conditions dans lesquelles se retrouvent les demandeurs d’asiles et personnes sans papiers. Ce bâtiment en constitue en rien une solution et les personnes qui y dormiront ce soir risquent de se trouver de nouveau à la rue demain.
L’État belge doit prendre ses responsabilités et loger les demandeurs d’asile et personnes sans-papiers.
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